Le Qi Gong

L'histoire du Qi Gong

Si le terme Qi Gong apparait pour la première fois dans un texte Taoïste sur la base des théories du souffle (Neigong) sous la dynastie des Tang (618-907), il fut officialisé en 1949 par Huang Yueting.

La théorie du Qi remonterait au règne de l'empereur Jaune Huang Di (environ 2500 av.J.C.), période qui correspond au tout début de la médecine chinoise. Les premières traces de description d'exercices physiques destinés à améliorer la santé remontent au début des Han (206 av JC à 220 ap JC, tableau du Daoyin du tombeau n°3 des Han de  Mawangdui province du Hunan).

Au temps des Han postérieurs (23-220 ap JC), le célèbre médecin Hua Tuo développa les mouvements du jeu des cinq animaux ce qui explique que son nom soit associé à ces techniques (Hua Tuo wuqinxi).
Les premiers essais sur l'art de nourrir la vie ou la préservation de la santé, ont été écrits par des lettrés de l'école taoïste (daojia), en continuité avec la pensée de Laozi et de Zhuangzi (vers 370-300 av. JC). Le Yang Sheng Lu (nourrir la vie) écrit par Xi Kang (223-262 ap JC) introduit les concepts à la base du Qi Gong moderne. D'après la légende, Bodhidharma moine bouddhiste tamil originaire du sud de l'Inde, le fondateur légendaire en Chine de l'école Chan, aurait introduit dans le temple Shaolin sur le mont Tsongchan des exercices constitués d'étirements des muscles et des tendons pour améliorer la santé des moines. Toujours d'après la légende, il aurait écrit un manuel de qi gong contenant la description de ces exercices, le Yi Jing Jing. Bodhidharma aurait créé et enseigné le kung-fu Shaolin aux moines du temple Shaolin, pour les aider à se défendre des animaux et des brigands qui rodaient autour du monastère.

Sous la dynastie Tang (618-907), la conception taoïste du monde a fortement influencé les pratiques corporelles chinoises. Les exercices physiques ont été orientés dans le but d'assurer la libre circulation du souffle et des fluides corporels. C'est à cette période, que le terme qi gong apparait pour la première fois comme théorie des souffles (neigong).Le Général Yue Fei (1103-1141) auraient créée les huit pièces de Brocard (Ba Duan Jin), afin d'améliorer la santé de ses soldats. Yue Fei serait également à l'origine des styles de boxes : xing yi et des serres de l'aigle.La plus ancienne explication des 12 mouvements du Yi Jing Jing a été décrite dans un livre publié en 1858 par Pan Weiru "techniques essentielles pour garder la vie". Cette description reprise dans le traité illustré "Neigong tushuo" publié en 1882 (explications du travail interne), préfacé par Wang Zuyuan, a été une importante source d'inspiration pour le qi gong moderne.

 

Qi Gong ou Tai Chi ?

Le Qi Gong littéralement « travail du souffle » regroupe un ensemble de techniques énergétiques issues de la médecine traditionnelle chinoise.
Comme dans la pratique du Tai-chi-chuan, les exercices de Qi Gong utilisent des mouvements lents ce qui favorise, la respiration et la concentration, permettant ainsi d'harmoniser le corps et l'esprit.

Les effets d'une pratique assidue se retrouvent sur la santé en termes de prévention et sur le développement personnel. 

Si le Qi gong et le Tai chi font tous deux l'éloge de la lenteur, ces deux arts chinois, qui visent l'harmonie du corps et de l'esprit, se distinguent en pratique. Qu'est-ce qui les unit, qu'est-ce qui les sépare? Lequel pratiquer? Décryptage.

Absorbés dans leurs mouvements, les pieds fermement ancrés dans le sol, il y a de plus en plus d'adeptes à pratiquer le Qi gong et le Tai Chi dans les parcs et jardins. Les non initiés auront du mal à distinguer ces deux arts chinois pourtant bien différents, jusque dans leur définition. 

Faire circuler notre énergie vitale

Le qi gong désigne le travail et la maîtrise de l'énergie interne (le "qi") et du souffle qui circule en nous. Traversé par diverses influences de la culture chinoise comme la médecine traditionnelle, le bouddhisme et le taoïsme, le qi gong regroupe de nombreuses méthodes unies pour le même objectif : faire circuler et équilibrer cette énergie vitale.  

La maîtrise du qi gong, à travers des postures statiques et des mouvements dynamiques, recherche l'harmonie entre le corps, la respiration et la conscience. Le travail de ces trois éléments rejoint une conception de la vie fondée sur l'unité du corps et de l'esprit, l'unité de l'être avec la nature et le ciel. 

Le tai chi, un art martial interne

Le tai chi -ou tai-chi-chuan- est un art martial chinois dit " interne", c'est-à-dire axé sur les aspects mentaux, spirituels et énergétiques à la différence des arts martiaux externes comme le karaté. Par leur dimension spirituelle, les enchaînements "chorégraphiés" font penser à une méditation en mouvement. On tire, on écarte, on pousse... Les gestes sont souples, fluides et lents.  

Egalement issue de la philosophie taoïste et de la médecine traditionnelle chinoise, cette discipline est plus récente que le qi gong, même si ses origines exactes sont discutées. Il aurait été créé par le moine taoïste Zhang Sanfeng (fondateur de l'école d'arts martiaux du mont Wudang), et se serait développé au XVIe et XVIIe siècles.  

Le tai chi est un langage du corps qui vise à trouver l'enracinement et la fluidité. Comme pour le qi gong, l'accent est mis sur la complémentarité et l'union des contraires ( yin yang ). Malgré la lenteur des mouvements, on travaille la puissance, la souplesse et la vitalité mais aussi le calme et le relâchement.

Une même philosophie pour des bienfaits similaires

Le qi gong et le tai chi sont souvent confondus car ils se rapprochent sur plusieurs aspects. Les deux disciplines se focalisent sur le travail du mouvement corporel, du souffle et de l'esprit. Elles sont orientées vers la recherche d'un état d'harmonie entre le corps et l'esprit selon la théorie du yin -l'énergie de la terre- et du yang -l'énergie de l'esprit- la base de la pensée chinoise.  

Pour les taoïstes, l'objectif de la pratique du Qi Gong c'est d’abord l’aspect médical permettant de vivre en bonne santé le plus longtemps possible, la notion de longévité est très forte. Ils utilisent ces techniques corporelles, respiratoires, la concentration et la visualisation, la méditation pour nourrir et développer l’énergie vitale.

Pour les bouddhistes, la pratique est principalement axée sur la méditation, afin de parvenir à la voie de la libération.

Pour les confucianistes, c’est la culture de l’esprit, utiliser ces méthodes afin de parler et de penser dans le sens de la sagesse.