Le Qi Gong

Si le Qi gong et le Tai chi font tous deux l'éloge de la lenteur, ces deux arts chinois, qui visent l'harmonie du corps et de l'esprit, se distinguent en pratique. Qu'est-ce qui les unit, qu'est-ce qui les sépare? Lequel pratiquer? Décryptage.

Absorbés dans leurs mouvements, les pieds fermement ancrés dans le sol, il y a de plus en plus d'adeptes à pratiquer le Qi gong et le tai chi dans les parcs et jardins. Les non initiés auront du mal à distinguer ces deux arts chinois pourtant bien différents, jusque dans leur définition. 

Faire circuler notre énergie vitale

Le qi gong désigne le travail et la maîtrise de l'énergie interne (le "qi") et du souffle qui circule en nous. Traversé par diverses influences de la culture chinoise comme la médecine traditionnelle, le bouddhisme et le taoïsme, le qi gong regroupe de nombreuses méthodes unies pour le même objectif : faire circuler et équilibrer cette énergie vitale.  

La maîtrise du qi gong, à travers des postures statiques et des mouvements dynamiques, recherche l'harmonie entre le corps, la respiration et la conscience. Le travail de ces trois éléments rejoint une conception de la vie fondée sur l'unité du corps et de l'esprit, l'unité de l'être avec la nature et le ciel. 

Le tai chi, un art martial interne

Le tai chi -ou tai-chi-chuan- est un art martial chinois dit " interne", c'est-à-dire axé sur les aspects mentaux, spirituels et énergétiques à la différence des arts martiaux externes comme le karaté. Par leur dimension spirituelle, les enchaînements "chorégraphiés" font penser à une méditation en mouvement. On tire, on écarte, on pousse... Les gestes sont souples, fluides et lents.  

Egalement issue de la philosophie taoïste et de la médecine traditionnelle chinoise, cette discipline est plus récente que le qi gong, même si ses origines exactes sont discutées. Il aurait été créé par le moine taoïste Zhang Sanfeng (fondateur de l'école d'arts martiaux du mont Wudang), et se serait développé au XVIe et XVIIe siècles.  

Le tai chi est un langage du corps qui vise à trouver l'enracinement et la fluidité. Comme pour le qi gong, l'accent est mis sur la complémentarité et l'union des contraires ( yin yang ). Malgré la lenteur des mouvements, on travaille la puissance, la souplesse et la vitalité mais aussi le calme et le relâchement.

Une même philosophie pour des bienfaits similaires

Le qi gong et le tai chi sont souvent confondus car ils se rapprochent sur plusieurs aspects. Les deux disciplines se focalisent sur le travail du mouvement corporel, du souffle et de l'esprit. Elles sont orientées vers la recherche d'un état d'harmonie entre le corps et l'esprit selon la théorie du yin -l'énergie de la terre- et du yang -l'énergie de l'esprit- la base de la pensée chinoise.  

Pour les taoïstes, l'objectif de la pratique du Qi Gong c'est d’abord l’aspect médical permettant de vivre en bonne santé le plus longtemps possible, la notion de longévité est très forte. Ils utilisent ces techniques corporelles, respiratoires, la concentration et la visualisation, la méditation pour nourrir et développer l’énergie vitale.

Pour les bouddhistes, la pratique est principalement axée sur la méditation, afin de parvenir à la voie de la libération.

Pour les confucianistes, c’est la culture de l’esprit, utiliser ces méthodes afin de parler et de penser dans le sens de la sagesse.